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Arthur Rimbaud - "Adieu" A seguire traduzione di Federico Savelli

L'automne déjà ! - Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, - loin des gens qui meurent sur les saisons. L'automne. Notre barque élevée dans les brumes immobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme au ciel taché de feu et de boue. Ah ! les haillons pourris, le pain trempé de pluie, l'ivresse, les mille amours qui m'ont crucifié ! Elle ne finira donc point cette goule reine de millions d'âmes et de corps morts et qui seront jugés ! Je me revois la peau rongée par la boue et la peste, des vers plein les cheveux et les aisselles et encore de plus gros vers dans le coeur, étendu parmi les inconnus sans âge, sans sentiment... J'aurais pu y mourir... L'affreuse évocation ! J'exècre la misère. Et je redoute l'hiver parce que c'est la saison du confort ! - Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée ! Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan ! Suis-je trompé, la charité serait-elle soeur de la mort, pour moi ? Enfin, je demanderai pardon pour m'être nourri de mensonge. Et allons. Mais pas une main amie ! et où puiser le secours ?

***


Oui, l'heure nouvelle est au moins très sévère. Car je puis dire que la victoire m'est acquise : les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent.Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. - Damnés, si je me vengeais ! Il faut être absolument moderne. Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit ! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau !... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul. Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes. Que parlais-je de main amie ! un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas ; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.





Addio - Arthur Rimbaud


L’autunno digià! - Ma perché rimpiangere un sole eterno se siamo impegnati nella scoperta della chiarezza divina, - lontani dalla gente che muore sulle stagioni.

L’autunno. La nostra barca, su nelle nebbie immobili, volge verso il porto della miseria, la città enorme dal cielo macchiato di fuoco e di fango. Ah! gli stracci putridi, il pane zuppo di pioggia, l’ubriachezza, i mille amori che m’hanno crocifisso! Non smetterà dunque mai, questa mostruosità regina di milioni di corpi e d’anime e che saranno giudicate! Mi rivedo con la pelle afflitta dalla peste e dal fango, con i capelli e le ascelle pieni di vermi, e il cuore che ne ha di ancor più grandi dentro, disteso in mezzo agli sconosciuti senza età, senza sentimento… Avrei potuto morirci… Orribile evocazione! Aborro la miseria. E temo l’inverno perché è la stagione della comodità!

– Qualche volta vedo nel cielo delle spiagge senza fine, coperte da bianche nazioni in gioia. Un grande vascello, d’oro, sopra di me, agita le proprie bandiere colorate nelle brezze del mattino. Ho creato tutte le feste, tutti i trionfi, tutti i drammi. Ho tentato di inventare nuovi fiori, nuovi astri, nuove carni, nuove lingue. Ho creduto di acquisire dei poteri sovrannaturali. Ebbene! Devo seppellire la mia immaginazione dei miei ricordi! Una bella gloria di artista e narratore andata in fumo! Io! io che mi sono raccontato mago o angelo, esentato da qualsiasi morale, vengo reso al suolo, con un dovere da cercare, e la realtà rugosa da abbracciare! Bifolco! Sono tratto in inganno? la carità sarebbe sorella della morte, per me? Infine, domanderò perdono per essermi nutrito di menzogna. E andiamo. Ma non una mano amica! e da dove trovare soccorso?


***


Sì, l’ora nuova almeno è molto severa. Poiché posso dire di essermi preso la vittoria: il digrignare i denti, i sibili del fuoco, i sospiri appestati si quietano. Tutte le memorie immonde fuggono, – gelosie per mendicanti, briganti, amici della morte, retrogradi di tutti i tipi.

– Dannati, se mi vendicassi! Bisogna essere assolutamente moderni. Nessuna cantica: tenere il passo raggiunto. Dura notte! il sangue essiccato fuma sulla mia faccia, e non ho nulla dietro di me se non quell’orribile alberello!… La lotta spirituale è brutale tanto quanto le battaglie degli uomini; ma la visione della giustizia è un piacere di Dio soltanto. Nel mentre, è la vigilia. Riceviamo tutti gli influssi di vigore e reale tenerezza. E all’aurora, armati di una pazienza ardente, entreremo nelle splendide città. E parlavo di mano amica! Un bel vantaggio è che posso ridere di vecchi amori menzogneri, e colpire di vergogna quelle coppie bugiarde,

– ho visto l’inferno delle donne laggiù;

– e sarò libero di possedere la verità dentro un corpo ed un’anima.

 
 
 

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