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Arthur Rimbaud — "L'éclair" A seguire traduzione di Federico Savelli

Le travail humain ! c’est l’explosion qui éclaire mon abîme de temps en temps.
« Rien n’est vanité ; à la science, et en avant ! » crie l’Ecclésiaste moderne, c’est-à-dire Tout le monde. Et pourtant les cadavres des méchants et des fainéants tombent sur le cœur des autres... Ah ! vite, vite un peu ; là-bas, par delà la nuit, ces récompenses futures, éternelles... les échappons-nous ?...
— Qu’y puis-je ? Je connais le travail ; et la science est trop lente. Que la prière galope et que la lumière gronde... je le vois bien. C’est trop simple, et il fait trop chaud ; on se passera de moi. J’ai mon devoir, j’en serai fier à la façon de plusieurs, en le mettant de côté.
Ma vie est usée. Allons ! feignons, fainéantons, ô pitié ! Et nous existerons en nous amusant, en rêvant amours monstres et univers fantastiques, en nous plaignant et en querellant les apparences du monde, saltimbanque, mendiant, artiste, bandit, — prêtre ! Sur mon lit d’hôpital, l’odeur de l’encens m’est revenue si puissante ; gardien des aromates sacrés, confesseur, martyr...
Je reconnais là ma sale éducation d’enfance. Puis quoi !... Aller mes vingt ans, si les autres vont vingt ans...
Non ! non ! à présent je me révolte contre la mort ! Le travail paraît trop léger à mon orgueil : ma trahison au monde serait un supplice trop court. Au dernier moment, j’attaquerais à droite, à gauche...
Alors, — oh ! — chère pauvre âme, l’éternité serait-elle pas perdue pour nous !


Arthur Rimbaud - Il lampo

Il lavoro umano! è l'esplosione che illumina il mio abisso di tanto in tanto. "Nulla è vanità; alla scienza, e avanti!" grida l'Ecclesiasta moderno, ovvero Tutti. Eppure i cadaveri dei malvagi e dei fannulloni gravano sui cuori altrui...Ah! svelto, più svelto; laggiù, al di là della notte, quelle ricompense futurne, eterne...
le facciamo sfuggire?...
— Che posso fare io? Conosco il lavoro; e la scienza è troppo lenta. Che la preghiera galoppa e che la luce rimbomba...lo vedo bene. È troppo semplice, e fa troppo caldo; si farà a meno di me. Io ho il mio dovere, ne sarò fiero allo stesso modo degli altri, mettendolo da parte.
La mia vita è consumata. Andiamo! fingiamo, facciamo i fannulloni, oh pietà! Ed esisteremo divertendoci, sognando amori mostruosi e universi fantastici, piangendo e denunciando le apparenze del mondo, saltimbanco, mendicante, artista, bandito, — prete! Sul mio letto d'ospedale, l'odore dell'incenso mi è arrivato così potente; guardiano degli aromi sacri, confessore, martire...È lì che riconosco la sporca educazione della mia infanzia. Poi cosa!...
Arrivare a vent'anni se gli altri arrivano a vent'anni...
No! no! Io adesso mi ribello contro la morte! Il lavoro appare troppo leggero al mio orgoglio: il mio tradimento verso il mondo sarebbe un supplizio troppo corto.
All'ultimo momento, attaccherei a destra, a sinistra...
Allora, — oh! — cara povera anima, l'eternità per noi non sarebbe perduta!
 
 
 

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